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TRAGEDIE HUMANITAIRE en UKRAINE

Une situation de plus en plus désastreuse en particulier pour les FEMMES et les ENFANTS…

© UNICEF/Vincent Tremeau

A un point de passage à la frontière entre l'Ukraine et la Moldavie à Palanca, des réfugiés attendent.


Alors que la guerre en Ukraine dure depuis plus de six semaines, deux hauts responsables onusiens ont prévenu le Conseil de sécurité de l’impact catastrophique de cette guerre sur les femmes et sur les enfants.

La Directrice exécutive d’ONU Femmes, Sima Bahous, de retour de Moldavie où des dizaines de milliers d’Ukrainiens ont trouvé refuge, a expliqué aux membres du Conseil qu’elle avait vu « des bus entiers de femmes et d’enfants » fatigués et effrayés arriver au point de passage frontalier de Palanca.


L’ONU réclame une enquête rapide sur les allégations de violences sexuelles qui se multiplient...

© PAM/Marco Frattini

Des milliers d'Ukrainiens se réfugient dans la Pologne voisine.


Les déplacements des populations qu’entraine la guerre en Ukraine ont un impact disproportionné sur les femmes et les filles et augmentent les risques de toutes les formes de violences sexuelles, y compris la traite des personnes, ont averti deux hautes responsables des Nations Unies.


© WHO/Marta Soszynska

Des Ukrainiens à la gare de Lviv s'apprêtent à quitter leur pays.


La Représentante spéciale des Nations Unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Pramila Patten, et la Directrice exécutive d'ONU Femmes, Sima Bahous, sont « gravement préoccupées par les allégations croissantes de violences sexuelles perpétrées contre des femmes et des filles dans le contexte de la guerre en Ukraine » et appellent à mener des enquêtes.

« Des enquêtes rigoureuses sur les allégations de violences sexuelles doivent être menées afin de garantir la justice et la responsabilité, en tant qu'aspect central de la dissuasion et de la prévention de tels crimes », ont affirmé les deux hautes responsables dans une déclaration conjointe publiée jeudi.



Une action urgente et immédiate est essentielle


« Il est essentiel que tout soit mis en œuvre pour assurer la protection et la fourniture de services de secours et de rétablissement aux survivant(e)s de violences sexuelles », ont soutenu la Représentante spéciale et la Directrice exécutive.

Des ordres doivent être immédiatement émis par leurs chaînes de commandement respectives interdisant le viol et les autres formes de violence sexuelle, avec des mesures préventives concrètes, comme le soulignent explicitement les résolutions 2106 et 2467 du Conseil de sécurité


Aussi, cette « action urgente et immédiate visant à mettre en place des mesures de prévention et de réponse » ne doit pas être paralysée par les conditions de sécurité et les restrictions d'accès qui continuent de poser des problèmes importants pour la vérification des informations par les Nations Unies, ont-elles ajouté.

Les allégations de violences sexuelles soulèvent de sérieuses questions quant à d'éventuels crimes de guerre, expliquent les responsables onusiennes.

Mme Patten et Mme Bahous ont rappelé que le droit international humanitaire et les droits de l'homme, interdisent catégoriquement le viol et toutes les formes de violence sexuelle et de traitement inhumain, et « doivent être pleinement respectés par toutes les parties au conflit ».



Priorité à la sécurité et au bien-être des survivant(e)s


Des femmes ukrainiennes continuent de servir et de diriger leurs communautés et de soutenir les personnes déplacées à l'intérieur du pays. Les femmes représentent 80% de tous les travailleurs de la santé et des services sociaux en Ukraine, et nombre d'entre elles ont choisi de ne pas évacuer.

L’augmentation du risque de traite des êtres humains à mesure que la situation devient plus désespérée, est incontestable… Les jeunes femmes et les adolescents non accompagnés étant particulièrement exposés.

© UNICEF/Viktor Moskaliuk - Deux femmes assisent sur des lits de fortune dans une cave en Ukraine.



« Les organisations de femmes en Ukraine n'ont pas cessé de travailler, ajustant leur travail pour répondre aux besoins immédiats des populations qu'elles servent. Elles le font au péril de leur propre vie », a dit la cheffe d’ONU Femmes, qui a salué leur courage et leur persévérance.


Elle a rappelé aussi que les femmes demandent « à faire partie de la solution » pour mettre fin à ce conflit. « Nous savons par expérience que la participation des femmes rend la réponse et le rétablissement plus efficaces et durables », a-t-elle dit, jugeant essentiel que les organisations de femmes soient consultées et impliquées dans toutes les décisions liées à la réponse à la crise.


Pour répondre aux besoins urgents des populations touchées, les Nations Unies renforcent les services de protection et d'intervention pour les victimes et les survivant(e)s de violences sexuelles, y compris pour leurs besoins en matière de santé sexuelle et reproductive.

Ces services sont conçus et mis en œuvre en collaboration avec la société civile ukrainienne, en particulier avec les organisations locales de femmes.


La psychologue Natalia Gandrabur réconforte Olga, qui a fui Odessa (Ukraine) et est actuellement hébergée dans un centre pour réfugié·e·s de Chişinău (République de Moldavie). Des psychologues qui travaillent habituellement dans les centres pour jeunes soutenus par l’UNFPA proposent une aide psychosociale à celles et ceux qui en ont besoin. © UNFPA/Siegfried Modola


« Toutes les réponses doivent être centrées sur les survivant(e)s, en veillant à ce que leur sécurité et bien-être soient la considération primordiale », ont fait valoir les deux hautes responsables onusiennes.


Mme Bahous et Mme Patten ont félicité les pays qui accueillent et hébergent des réfugiés et les encouragent » à veiller à ce que des services complets soient disponibles pour les survivant(e)s de violences sexuelles ».


Des enfants qui risquent de ne pas manger à leur faim...


PNUD/Oleksandr Ratushnyak - La gare de Kyïv, en Ukraine.



« Sur les 3,2 millions d'enfants qui, selon les estimations, sont restés chez eux, près de la moitié risquent de ne pas avoir assez à manger. Les attaques contre les infrastructures du système d'approvisionnement en eau et les pannes d'électricité ont laissé environ 1,4 million de personnes sans accès à l'eau en Ukraine. 4,6 millions de personnes supplémentaires n'ont qu'un accès limité », a-t-il expliqué au Conseil de sécurité.


Photo ONU/Manuel Elias

Le Directeur des opérations d'urgence de l'UNICEF, Manuel Fontaine, devant le Conseil de sécurité.


Le Directeur des programmes d’urgence de l’UNICEF, Manuel Fontaine, qui était en Ukraine la semaine dernière, a expliqué qu’il avait rarement vu en 31 ans de carrière dans l’humanitaire « autant de dégâts causés en si peu de temps ».

« La situation est encore pire dans des villes comme Marioupol et Kherson, où les enfants et leurs familles ont maintenant passé des semaines sans eau courante et sans services d'assainissement, sans approvisionnement régulier en nourriture et sans soins médicaux »

Les attaques contre les hôpitaux, les établissements de santé et les équipements médicaux et les meurtres et blessures de professionnels de la santé , rendent encore plus difficile l'accès des personnes aux soins d'urgence, aux soins de santé de base et aux médicaments.

Des centaines d'écoles et d'établissements d'enseignement ont été attaqués ou utilisés à des fins militaires. D'autres servent d'abris aux civils ».


Alors qu’en seulement six semaines de conflit, près des deux tiers de tous les enfants ukrainiens ont été déplacés, l'UNICEF et ses partenaires font tout ce qu'ils peuvent pour les aider.


L’UNICEF aide également les autorités locales à identifier et enregistrer les enfants non accompagnés et séparés, et fournit aux familles une aide humanitaire en espèces.

L’UNICEF surveille attentivement « la santé, les droits et la dignité des femmes et des filles, alors que le risque d'exploitation et d'abus augmente ».





ZOOM sur une AIDE HUMANITAIRE engagée…


Les agences humanitaires de l’ONU ont réussi à venir en aide à 900.000 personnes en Ukraine jusqu’à présent, ont annoncé mardi les Nations Unies, exhortant toutefois les parties belligérantes à sécuriser le passage des travailleurs et des convois humanitaires.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les agences humanitaires des Nations Unies et leurs partenaires ont fourni une aide composée principalement de nourriture, d'abris, d’eau et de fournitures d’hygiène.

Et dans cette course contre la montre, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) intensifie ses efforts pour atteindre 1,2 million de personnes d’ici la mi-avril.


© PAM/Tatiana Stoliarenko

Des femmes reçoivent une aide du Programme alimentaire mondial dans l'Oblast de Donetsk, en Ukraine. (archives)

Pour cette aide acheminée dans l’est ou le nord-est, il s’agit également des fournitures médicales permettant de soigner 10.000 patients en soins de santé primaires pendant trois mois, et des fournitures pour traiter les patients traumatisés.



Le défi d’un accès sécurisé pour les agences humanitaires


Les Nations Unies comptent donc sur la coopération continue de toutes les parties pour protéger les civils ainsi que les fournitures et le personnel humanitaires. A ce sujet, elles s’appuient également sur « le système de notification humanitaire » avec l’Ukraine et la Fédération de Russie, facilité par l’OCHA, pour garantir un accès sûr.


Le défi de l’accès est également l’une des priorités de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). « En tête de liste des urgences », la situation à Marioupol où il y a un besoin urgent d’accès, non seulement pour évacuer les personnes qui veulent quitter la ville, mais aussi pour faire entrer des biens essentiels.

« Les habitants de la ville vivent dans des conditions inacceptables, sans électricité ni eau courante, et manquent de nourriture, d’eau et d’articles de base », a affirmé lors d’un point de presse, Francesco Rocca, Président de la FICR.

Cette urgence humanitaire touche même les volontaires de la Croix-Rouge ukrainienne, qui ont perdu « leurs maisons, leurs communautés et des êtres chers, mais ils continuent à faire leur travail en apportant aide et réconfort aux familles dans le besoin ». « Je suis touché par leur résilience et leur engagement humanitaire au milieu du conflit », a fait valoir M. Rocca.



Attaques contre le réseau de santé ukrainien


Par ailleurs, le réseau de santé ukrainien continue de subir des attaques continues. Au moins 72 personnes ont été tuées et 40 autres blessées dans 74 attaques contre des établissements de santé au cours du conflit.

« Les attaques contre les soins de santé se poursuivent, mettant en danger les travailleurs de la santé et empêchant les patients de disposer d’un lieu sûr pour recevoir des soins », a déclaré lors d’une vidéoconférence depuis Lviv (ouest de l’Ukraine), Jarno Habicht, le Représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en Ukraine.


Le responsable local de l’OMS a également souligné que le système de santé ukrainien subit une forte pression du fait des mouvements de populations qui n’épargnent le personnel soignant. En effet, de nombreux agents de santé se sont également déplacés vers des zones plus sûres ou ont quitté le pays, ce qui pourrait expliquer la charge de travail de ceux qui sont restés.



Plus de quatre millions de personnes ont fui l’Ukraine en un mois


© UNHCR/Valerio Muscella

Une réfugiée d'Ukraine embrasse son fils dans un centre d'accueil dans la ville frontalière polonaise de Medyka.


L’accès aux médicaments a également été entravé par la fermeture de nombreuses pharmacies, a indiqué M. Habicht, notant que seule la moitié environ (plus de 10.000) est en activité.


« Les hôpitaux s’adaptent à la situation, avec une hausse des traitements des traumatismes et des blessures, surtout dans l’est du pays », a conclu le Représentant de l’OMS, relevant qu’une bonne partie de l’aide médicale a été acheminée dans la partie orientale de l’Ukraine.

Sur un autre plan, ce sont près de quatre millions de personnes ont fui l’Ukraine ces dernières semaines, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Il s’agit exactement de plus de 3,9 millions de personnes qui se sont réfugiées dans les pays voisins depuis le début de la guerre.



Plus de la moitié des personnes réfugiées se sont rendues en Pologne (2.314.623). Plus de 600.000 personnes sont arrivées en Roumanie, près de 385.000 en Moldavie, près de 360.000 en Hongrie, plus de 278.000 en Slovaquie et plus de 271.000 réfugiés ukrainiens en Russie.

Avec les 6,5 millions de déplacés internes, plus de 10 millions de personnes ont fui leur habitation depuis le début du conflit ukrainien.



Réunion du Conseil de sécurité sur la situation humanitaire


Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit régulièrement pour le faire le point sur la situation humanitaire en Ukraine.

La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d'urgence, Joyce Msuya, a rappelé que le Secrétaire général de l’ONU a demandé au chef de l’humanitaire Martin Griffiths d’explorer avec les belligérants la possibilité d’un cessez-le-feu humanitaire en Ukraine.


« Nous devons trouver des mesures – allant de trêves locales à des cessez-le-feu plus larges - pour sauver des vies, protéger les maisons des civils, leurs écoles et leurs hôpitaux contre les attaques ».

« Les civils manquent de nourriture, d'énergie et d'espoir. Notre objectif est simple : faire taire les armes et sauver des vies ».



Centrales nucléaires


De son côté, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a déclaré que des discussions de haut niveau étaient en cours en Ukraine pour aider à éviter le risque d'un accident radioactif dans l'une des centrales nucléaires du pays.

Il y a eu plusieurs moments délicats, a souligné le Directeur général de l'AIEA, Mario Grossi, qui mène des réunions avec de hauts responsables du gouvernement ukrainien pour faciliter « un soutien rapide en matière de sûreté et de sécurité ».


« Le conflit militaire met les centrales nucléaires ukrainiennes et d'autres installations contenant des matières radioactives dans une situation de danger sans précédent », a déclaré M. Grossi. « Nous devons prendre des mesures urgentes pour nous assurer qu'elles puissent continuer à fonctionner en toute sécurité et réduire le risque d'un accident nucléaire qui pourrait avoir un impact grave sur la santé et l'environnement à la fois en Ukraine et au-delà ».


Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s'est entretenu avec M. Grossi avant sa mission en Ukraine, et dans un communiqué publié mardi, le chef de l'ONU a réitéré son « ferme soutien » à tous les efforts de l'AIEA, appelant à « un accès sûr et sans entraves » à toutes les installations nucléaires », pour le personnel de l'agence onusienne.


M. Grossi a mis en garde à plusieurs reprises contre la détérioration de la situation en matière de sûreté et de sécurité des installations nucléaires ukrainiennes depuis l'invasion russe.


Le chef de l'AIEA a appelé à la prudence après que les forces russes ont pris le contrôle du site de Tchernobyl le 24 février, une deuxième centrale – Zaporijjia – passant sous contrôle russe environ une semaine plus tard.

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