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AUTONOMISATION DES FEMMES et DEVELOPPEMENT DURABLE

Dernière mise à jour : 7 avr. 2022

INVESTIR DANS L’AUTONOMISATION DES FEMMES PARTICIPE INCONTESTABLEMENT AU DEVELOPPEMENT DURABLE !...



Faire progresser l’égalité des sexes dans le contexte de la crise climatique et de la réduction des risques de catastrophes est l’un des plus grands défis mondiaux du 21e siècle, a souligné l'ONU.

© ONU Femmes/Ryan Brown

Une coopérative de femmes dans le township de Yoko, au Cameroun.


Nous devons explorer la façon dont les femmes et les filles mènent la voie en matière d’adaptation, d’atténuation et de réponse aux changements climatiques dans le monde entier, en se transformant en leaders puissantes et porteuses de changement pour un avenir plus durable pour l’ensemble de l’humanité.


Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a souligné l’importance du rôle des femmes et des filles dans la lutte contre les changements climatiques :

« Nous avons besoin de plus de femmes ministres de l’Environnement, ou Premières ministres, Présidentes et cheffes d’entreprise »

« Elles ont le pouvoir d’inciter les pays à affronter la crise climatique, à créer des emplois verts et à construire un monde plus juste et plus durable. Nous ne pouvons pas sortir de la pandémie en faisant reculer l’horloge de l’égalité des sexes ».



Les femmes plus vulnérables aux impacts des changements climatiques et des crises…


Pour ONU Femmes, il ne fait aucun doute que les femmes sont plus vulnérables aux impacts des changements climatiques que les hommes, car elles sont en majorité les plus pauvres de la planète et dépendent davantage des ressources naturelles, si menacées par l’évolution des conditions climatiques.

Par ailleurs, les progrès réalisés vers un monde plus égalitaire entre les sexes sont freinés par des crises qui se multiplient, se conjuguent et s’aggravent mutuellement, dont la plus récente, l’agression dont fait l’objet l’Ukraine aujourd’hui.


Quelle que soit la nature de la crise – conditions climatiques ou conflits armés –, ce sont les femmes et les filles qui sont les premières touchées et qui en souffrent le plus, a indiqué ONU Femmes.


Photo : ONU/Manuel Elias

Sima Bahous, Directrice exécutive d'ONU Femmes, devant le Conseil de sécurité.


« L’accélération des crises liées aux changements climatiques et à la dégradation de l’environnement porte atteinte de manière disproportionnée aux droits et au bien-être des femmes et des filles », a déclaré Sima Bahous, Directrice exécutive d’ONU Femmes.

« Nous avons aujourd’hui la possibilité de placer les femmes et les filles au cœur de notre planification et de nos actions, et d’intégrer les perspectives de genre dans les lois et les politiques mondiales et nationales.

Nous avons la possibilité de repenser, de redimensionner et de réattribuer les ressources.

Nous avons la possibilité de tirer parti du leadership des femmes et des filles qui défendent l’environnement et des activistes du climat pour guider la conservation de notre planète », a-t-elle insisté.

« Les changements climatiques sont des multiplicateurs de menaces. Mais les femmes, et en particulier les jeunes femmes, sont des multiplicatrices de solutions ».



Impact de la pandémie Covid-19 sur les femmes et les filles


Les conséquences économiques et sociales de la pandémie de Covid-19 ont impacté de manière disproportionnée les femmes et les filles, réduisant d’autant leur capacité à résister aux effets de la crise climatique et environnementale.


ONU Femmes/Joe Saad

Au total, 90% des femmes affectées par la pandémie dans leur travail ont quitté leur emploi et elles retrouvent une activité moins rapidement que les hommes.


La difficulté pour elles de concilier travail et famille, la fermeture des écoles et la perte d’emplois dans les secteurs à prédominance féminine ont eu pour effet de limiter encore davantage leur participation au monde du travail.

En 2020, environ 113 millions de femmes âgées de 25 à 54 ans, vivant avec un conjoint et de jeunes enfants, ont dû abandonner la vie active.


Selon l’UNICEF, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, plus de 11 millions de filles dans le monde ne retourneront probablement pas à l’école après la pandémie, et 10 millions de filles supplémentaires risquent d’être victimes de mariages d’enfants au cours des dix prochaines années.

Le confinement a ainsi contraint les enfants à passer davantage de temps à la maison, et ce sont les filles qui endossent la plus grande partie des travaux domestiques.

Nombre d’entre elles, victimes de violences, subissent une promiscuité forcée avec leur agresseur et sont coupées des services et des communautés qui contribuent à les protéger.


Les changements climatiques augmentent également les vulnérabilités dues aux violences basées sur le genre.

Partout dans le monde, les femmes assument une responsabilité disproportionnée lorsqu’il s’agit d’assurer l’alimentation de leur famille, de se procurer de l’eau ou du matériel combustible, tâches que le dérèglement du climat rend plus longues et plus difficiles, a expliqué ONU Femmes.

La raréfaction des ressources et la nécessité de se déplacer sur de plus longues distances pour se les procurer, exposent les femmes à davantage de violence et à des facteurs de risque accrus liés à la traite des êtres humains, au mariage des enfants ou à l’obligation de générer des revenus pour échapper à la violence domestique.


Donner les moyens aux femmes et aux filles de faire entendre leur voix


Selon ONU Femmes, les femmes et les filles sont capables d’agir pour enrayer les effets du climat et préserver l’environnement à tous les niveaux, mais leurs voix, leur pouvoir d’action et leur participation sont insuffisamment soutenus, financés, valorisés et reconnus.


Il est donc essentiel, pour le développement durable et une plus grande égalité des sexes, de continuer à étudier les moyens permettant aux femmes et aux filles de faire entendre leurs voix et d’être des protagonistes, au même titre que les hommes, dans la prise de décisions liées aux changements climatiques et à la durabilité.

Des solutions doivent êtres élaborées au travers de politiques et des programmes de réduction des risques climatiques, environnementaux et de catastrophes. Elles doivent intégrer une perspective de genre, promouvoir et protéger les femmes qui militent en faveur des droits humains environnementaux et renforcer la résilience des femmes et des filles et de leurs organisations.

Partout dans le monde, des femmes défendent leurs droits et appellent justement à ce type d’avancées. « Nous devons être à leur écoute » car « La stabilité, la paix et la prospérité mondiales en dépendent ».


L’UNICEF demande l’engagement de tous pour un redressement postpandémique centré sur les filles « afin de créer un monde plus juste et plus égalitaire pour elles, et un avenir plus radieux, plus paisible et plus prospère pour nous tous ».

Selon l’UNICEF, cela signifie aussi protéger les filles de toutes les formes de violence, y compris les pratiques préjudiciables telles que les mariages d’enfants et les mutilations génitales féminines.


© PAM/Evelyn Fey

Un agricultrice dans un champ de riz au Tchad.




Soutenir des PROJETS COLLABORATIFS adaptés



Les déplacements internes, l'instabilité régionale et le changement climatique ont créé une crise des réfugiés au Niger, mais une initiative dans la ville de Ouallam montre comment différentes communautés peuvent travailler ensemble pour survivre et améliorer l'environnement local.


© HCR/Colin Delfosse

Des réfugiées maliennes cultivent des légumes à Ouallam, dans la région de Tillaberi, au Niger.


Dans les plaines poussiéreuses aux abords de Ouallam, une ville située à une centaine de kilomètres au nord de Niamey, la capitale du Niger, des rangées de légumes verdoyants jaillissent du sol en parcelles bien ordonnées.

Pour ajouter un contraste supplémentaire à cet environnement aride, des femmes vêtues de châles brillants se promènent parmi les rangées, vérifiant les tuyaux d'irrigation et ajoutant un peu d'eau à tous les spécimens qui semblent avoir soif.



© HCR/Colin Delfosse

Une réfugiée malienne à Ouallam, au Niger.


Les quelques 450 femmes qui travaillent cette terre sont issues de trois communautés distinctes : certaines sont autochtones, d'autres ont été déplacées par le conflit et l'insécurité ailleurs au Niger, les autres sont des réfugiées du Mali voisin.

« Nous avons fait tout cela ensemble avec les différentes communautés : les réfugiées, les déplacées et la communauté locale de Ouallam. Nous sommes très heureuses de travailler ensemble », déclare Rabi Saley, 35 ans, qui s'est installée dans la région après avoir fui les attaques armées dans sa ville natale de Menaka, à 100 kilomètres plus au nord, de l'autre côté de la frontière malienne.

Les produits qu'elle cultive - pommes de terre, oignons, choux, poivrons et pastèques - l'aident à nourrir ses sept enfants et lui procurent un revenu en vendant le surplus sur un marché local.

Depuis sa création, le projet de jardin maraîcher a également contribué à faciliter l'arrivée de milliers de réfugiés et de personnes déplacées dans la ville.

« Lorsque nous avons appris qu'ils allaient s'installer ici, nous avons eu peur et nous étions malheureuses », se souvient Katima Adamou, une femme de 48 ans originaire de Ouallam qui possède son propre terrain à proximité.

« Nous pensions qu'elles allaient nous rendre la vie impossible, mais c'est plutôt le contraire qui s'est produit ».


© HCR/Colin Delfosse

Une réfugiée malienne s'occupe de légumes dans un jardin maraîcher à Ouallam, au Niger.


S'adapter au changement climatique


Les troubles politiques et les attaques fréquentes de groupes armés au Mali et au Nigéria ont poussé 250.000 réfugiés, pour la plupart originaires de ces pays, à chercher refuge au Niger, tandis que la violence à l'intérieur des frontières du pays sahélien a contraint 264.000 autres personnes déplacées à quitter leur foyer.

Parallèlement, le changement climatique fait grimper les températures au Sahel à une fois et demie la moyenne mondiale et les 4,4 millions de personnes déplacées de force dans la région sont parmi les plus exposées aux effets dévastateurs de la sécheresse, des inondations et de la diminution des ressources.

Dans le jardin maraîcher de Ouallam - une initiative lancée en avril 2020 par le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés - les femmes ont appris à nourrir leurs plantes en utilisant l'irrigation au goutte-à-goutte pour minimiser l'évaporation et préserver les rares ressources en eau.

Un avantage supplémentaire du projet est son rôle dans l'adaptation des Nigériennes au changement climatique. En cultivant une large bande de terre anciennement dégradée près de la ville et en plantant des arbres, elles contribuent à éviter la désertification qui menace de grandes parties du pays.


Les éléments constitutifs du développement durable


Dans une autre partie de Ouallam, un nouvel élan à l'intégration communautaire et à la protection de l'environnement provient d'une source moins probable :

La briqueterie de la ville emploie 200 hommes et femmes - réfugiés, déplacés et locaux - dans la fabrication de briques en terre stabilisée.



© HCR/Colin Delfosse

Une femme empile de nouvelles briques dans la briqueterie de Ouallam, dans un camp pour personnes déplacées et réfugiées au Niger.


Fabriquées en combinant de la terre avec de petites quantités de sable, de ciment et d'eau avant d'être compactées et séchées au soleil, les briques emboîtables réduisent le besoin de mortier de ciment pendant la construction. De plus, elles éliminent la nécessité de brûler de grandes quantités de bois ou d'autres combustibles rares utilisés pour la cuisson des briques d'argile traditionnelles.

« Après, ces briques sont utilisées pour construire des maisons pour les personnes soutenues par le HCR - les réfugiés, les déplacés, ainsi qu'une partie de la communauté d'accueil vulnérable », explique Elvis Benge, chargé des abris du HCR au Niger.

« En fin de compte, les réfugiés et les populations qui les accueillent sont les moteurs du changement : ils peuvent se soutenir eux-mêmes et assurer la résilience de leurs communautés », ajoute-t-il.

De retour dans le jardin maraîcher, après avoir travaillé avec ses nouvelles voisines pour relever le défi de la survie quotidienne et des crises indépendantes de leur volonté, Mme Saley est entourée des fruits de son travail et réfléchit à un travail bien fait.

« Nous sommes devenus une seule communauté - je me suis même mariée ici ! » dit-elle. « La femme s'épanouit, tout comme les plantes ! »


Cet article fait partie de la série multimédia d’ONU Info présentant des femmes menant des initiatives pour un avenir plus durable et équitable.





ZOOM sur un exemple de développement durable !


A Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu en pleine croissance, en République démocratique du Congo, la gestion des déchets, notamment plastiques, pose de sérieux problèmes. De nombreux déchets plastiques sont jetés dans la rue et dans les caniveaux et se retrouvent dans le lac.

C’est dans ce contexte qu’une jeune femme a décidé de recycler ces déchets en leur donnant une seconde vie.


ONU Info/Esther Nsapu

Nicole Menemene, une entrepreneure de 29 ans est à la tête de Plastycor une organisation de recyclage des plastiques à Bukavu (Sud-Kivu), en RDC.


Nicole Menemene, une entrepreneure de 29 ans, est aujourd’hui à la tête d’une entreprise appelée Plastycor. Plastycor est un établissement commercial qui a vu le jour en décembre 2019 et qui a pour objectif le recyclage, la vente et la valorisation de déchets plastiques en RDC.

L’idée de créer Plastycor lui est venue lorsque qu’elle voyait les déchets plastiques envahir le Lac Kivu et boucher les caniveaux alors qu’en se rendant dans les pays voisins, elle pouvait voir les gens mettre les déchets dans leurs sacs ou bien dans les poubelles.



Collaboration avec un réseau local de jeunes


A Bukavu, la jeune entrepreneure collabore avec un réseau local de jeunes qui l’aide dans le ramassage des déchets plastiques (bouteilles en plastique, sachets plastiques, bidons…) à travers toute la ville.

@Plastycor

Une maison construite avec 18.000 bouteilles plastiques dans le village de Katana, près de Bukavu (Sud-Kivu), en RDC.


Grâce aux déchets plastiques collectés, elle et toute son équipe transforment certains déchets en bouquets de fleurs et en tableaux artistiques. Avec les bouteilles en plastique, Nicole fabrique des fauteuils, des étagères, des paniers multi-usage, des murs avec et sans maçonnerie etc. Ces productions sont achetées par des individus mais aussi par des organisations qui sont dans le besoin.

En 2020, environ 18.000 bouteilles plastiques ont été mises en valeur par Plastycor dans la construction d’une maison dans le village de Katana situé à environ 43 kilomètres de la ville de Bukavu.


Pour réaliser toutes ces œuvres, Nicole collabore avec des jeunes filles et garçons de différents quartiers de Bukavu.

ONU Info/Esther Nsapu

Plastycor est une entreprise de recyclage des plastiques à Bukavu (Sud-Kivu), en RDC.



Les déchets plastiques détruisent l'environnement


A Bukavu, comme dans plusieurs villes de la RDC, la gestion des déchets plastiques est devenue un vrai problème qui est en train de détruire les lacs et les rivières. La centrale hydroélectrique de Ruzizi en souffre et la santé des populations en dépend.

La mairie en charge de cette question est confrontée à plusieurs difficultés, notamment celle liée au manque de finances, sans oublier aussi que la ville de Bukavu n’a pas de dépotoir public.

Pendant la saison des pluies, les conduites d’eau et les caniveaux sont bouchés par les déchets plastiques et par conséquent, les eaux de pluies se retrouvent sur la chaussée et provoquent des inondations.


ONU Info/Esther Nsapu

Deux jeunes de l’entreprise Plastycor fabriquent des objets artistiques avec des bouteilles plastiques, à Bukavu (Sud-Kivu), en RDC.


A ce jour, Nicole travaille encore d’une manière artisanale. Cela ralentit sa production d’autant plus que son entreprise n’a pas encore de gros moyens pour se procurer les machines. Depuis le début de l’année 2022, son entreprise a collecté au moins trois tonnes de déchets plastiques.


Elle appelle le gouvernement congolais à accompagner les jeunes entrepreneurs.

Elle appelle également la population à adopter un comportement responsable en évitant de jeter les déchets dans la rue et en achetant les produits recyclés fabriqués localement. La ville de Bukavu n’en sera que plus belle.




ONU Info/Esther Nsapu

Pots de fleurs fabriqués à l'aide des bouteilles plastiques recyclées.

Un reportage réalisé par Esther N’sapu, correspondante d’ONU Info en République démocratique du Congo.

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